Toutefois, l’objectif principal pour l’instant reste la stabilisation de la production. Shingo Ueno, le directeur général de Sumitomo, a déclaré que la priorité est de résoudre les problèmes opérationnels avant d’envisager d’éventuelles restructurations ou une cession de la mine à d’autres investisseurs. Outre les problèmes liés au pipeline, Ambatovy n’a pas atteint ses objectifs de production pour l’exercice financier clos en mars 2024. Seulement 31.000 tonnes de nickel ont été produites, bien en deçà des 40.000 tonnes prévues initialement. Ce sous-rendement a contribué à une dépréciation de près de 89 milliards de yens (583 millions de dollars) à la fin de l’exercice.
Dette
De plus, une restructuration de la dette a été annoncée en août dernier, mais elle n’a pas suffi à stabiliser la situation de l’entreprise. La mine d’Ambatovy est cruciale pour l’économie, représentant jusqu’à 25 % des exportations totales du pays en 2022. Cependant, les performances de l’année 2024 ont connu une baisse significative. Au premier semestre, les exportations de nickel ont chuté de 56,5 %, en raison d’une baisse de 35 % du volume exporté et une diminution de 33 % du prix mondial du nickel. Ce déclin a eu un impact direct sur les revenus du pays, affectant aussi les finances publiques et la balance commerciale. Bien que la production ait repris, l’avenir d’Ambatovy demeure incertain. Sumitomo a laissé entendre qu’il pourrait se retirer du projet, soit en cédant une partie de sa participation, soit en transférant le contrôle de la mine à un autre opérateur. La société sud-coréenne « Korea Mine Rehabilitation and Mineral Resources Corporation », qui détient 45,83 % de la mine, pourrait également être amenée à revoir sa stratégie. Ainsi, les analystes s'accordent à dire que l'avenir d'Ambatovy dépendra de sa capacité à résoudre ses problèmes opérationnels, à restructurer ses finances et à répondre aux attentes des investisseurs internationaux. La mine reste un atout stratégique pour Madagascar, mais elle doit surmonter ses difficultés actuelles pour redevenir un pilier stable de l'économie nationale.
La Rédaction